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lundi 8 janvier 2018

Tunisie, mon amour 8

Comment sortir la Tunisie de l'impasse actuelle?



En recevant dernièrement les signataires du document de Carthage qui, à défaut d'être devenu une peau de chagrin en termes d'assise solide du supposé gouvernement d'union nationale,  est de plus en plus un document virtuel, le président de la République a admis que la loi de finances était douloureuse, mais un mal nécessaire.
En cela, M. Caïd Essebsi a eu tort, car un mal n'est nécessaire que s'il accompagne les soins devant permettre de recouvrer la santé. Or, les mesures impopulaires décidées par cette loi ne font rien pour rétablir la santé du pays; elles aggravent la coupure des classes dirigeantes des masses de plus en plus paupérisées.
En finir avec la scélératesse juridique
Au vrai, c'est une nouvelle loi scélérate qui s'ajoute à l'arsenal de lois du régime déchu toujours en vigueur et qui, malgré leur scélératesse notoire, sont toujours appliquées. Pourtant, leur abolition, ou du moins suspension,  aurait dû être faite dès le premier jour de la révolution dont on fête dans moins d'une semaine un triste septième anniversaire.
Que répondre à ceux qui commencent, et de plus en plus, à dire qu'il ne s'agissait que d'un coup d'État et que les supposés révolutionnaires étaient des traîtres ? La preuve n'est-elle pas dans le maintien des lois de la dictature supposée déchue pour reconnaître au peuple ses droits et libertés? Or, on continue à le brimer, ses jeunes surtout, avec les lois de la dictature dont un bon lot date du protectorat!
Comment donc en finir avec la scélératesse juridique qu'illustre à merveille l'ultime loi scélérate, cette loi des finances tant écriée? Et comment arrêter la dérive actuelle vers une politique relevant irrévocablement d'une nature similaire?
D'abord en examinant la cause de cette loi : le président Essebsi l'a bien reconnu : c'est pour faire face au service de la dette. Est-ce bien une raison sérieuse au vu de l'état de dénuement total du peuple? N'est-ce pas continuer, et en plus mauvais, la politique de l'ancien régime contre lequel le peuple est supposé avoir gagné la partie?
De plus, oser honorer ainsi l'ancien régime à travers la perpétuation de sa politique, en honorant ses dettes scélérates à la veille de l'anniversaire de sa supposée chute, n'est-ce pas faire fi de la prétention du peuple à se libérer, accéder enfin à la dignité?
En un pays se disant ou se voulant révolutionnaire, il est bien clair que la première chose à faire est de rendre sa dignité au peuple, ce qui commence par stopper le service de la dette de l'ancien ordre politique, même si elle a été aggravée par les nouveaux maîtres du pays. Or, comme ils se servent des lois de la dictature, leurs dettes sont tout aussi scélérates que celles du régime dont ils ont pris la suite.
La question est donc de savoir si le gouvernement se range du côté du peuple ou des créanciers, les anciens soutiens de la dictature? S'il est comme il le dit patriote, il sait que son devoir est de décider une suspension immédiate du service de la dette qu'il honore en prenant les sous dans la poche déjà vide du peuple zawali.
L'impératif catégorique d'une digne célébration du 14 janvier
À l'occasion de la célébration de l'anniversaire de la révolution, et en son nom, en une manifestation concrète de la souveraineté du gouvernement d'union nationale, un moratoire immédiat doit être décrété au remboursement de la dette sans même attendre l'acceptation des créanciers qui doivent s'y résoudre s'ils ne veulent pas de son effacement pur et simple.
Il ne faut pas se leurrer, il n'y a pas une autre alternative si l'on ne veut pas voir la Tunisie glisser irrémédiablement dans une situation pire que celle de la Libye voisine. Au demeurant, les menées occultes ne manquent pas pour faire entrer la Tunisie dans la tourmente qui agite le monde arabe.
Or, elle l'a inaugurée du fait du changement des alliances de ses supposés partenaires et amis occidentaux, non pas pour la cause de la démocratie dans le pays, mais pour leurs purs intérêts géostratégiques.
Le seul service auquel doit s'attacher scrupuleusement le gouvernement est non pas celui de la dette, mais de la démocratie, la vraie et non une sous-démocratie, réduite à un acte électoral qui s'est révélé n'être, au mieux, qu'une pure opération commerciale.
C'est ce qu'a permis de le dévoiler l'encre électorale : une occasion pour permettre aux commerçants de la démocratie de faire des affaires comme d'autres avec la charité ou la lutte anti-homophobie en terre d'islam.
Aussi, la seconde mesure importante devant être édictée à l'occasion des festivités obligées de célébration de la virtuelle révolution tunisienne est de décider un autre moratoire concernant, celui-ci, la législation nationale scélérate.
Toutes les lois en contradiction avec non seulement la lettre, mais l'esprit de la constitution doivent être suspendues d'application sans même attendre leur abrogation formelle qui pourrait légalement intervenir plus tard, mais urgemment, à l'occasion d'assises du parlement à réunir toutes affaires cessantes.
Pour cela, tout doit s'arrêter, y compris le processus électoral, ce faux acquis démocratique, car on ne peut parler de démocratie, surtout locale, si les lois nationales briment les citoyens et ne leur permettent d'avoir aucune dignité.
La dignité du citoyen exige aussi de le traiter en majeur; or, la marque éminente de la majorité c'est le droit de circuler librement. Sans avoir besoin de réclamer l'abrogation du visa, que le réalisme ne permet pas aujourd'hui, il est parfaitement possible de faire comme s'il n'existait pas en réalisant une sorte de libre circulation sous vis biométrique de circulation. 
C'est le droit du libre mouvement avec le maintien du visa actuel, mais en le transformant en visa gratuit délivrable d'office à tout ressortissant tunisien et sans formalités, à part le relevé des empreintes digitales, et ce pour une durée minimale d'un an avec des entrées et sorties multiples.
Concrétiser l'exception Tunisie
Voilà ce que la Tunisie doit demander. Elle pourrait le faire au plus tôt et dans le cadre d'une diplomatie renouvelée, renouant avec les fondamentaux de la politique étrangère du la Tunisie.
Ce qui suppose le rétablissement ou confirmation des relations avec la Syrie, et ce par l'échange d'ambassadeurs sans plus tarder; mais aussi la normalisation des rapports avec Israël dans le cadre du rappel au nécessaire retour à la légalité internationale qu'Israël refuse du fait de l'ostracisme absurde dont il fait l'objet de la part des pays arabes et musulmans.
Assurément, cela sera de nature à changer la donne, surtout si la Tunisie choisit cette occasion du 14 janvier 2018 pour concrétiser tout ce dont on vient de parler dans la cadre d'un appel à la création d'un espace de démocratie méditerranéenne que manifestera concrètement une demande officielle d'adhésion à l'Union européenne.
Car il est vain d'espérer que la Tunisie devienne un véritable État de droit si elle n'est pas articulée à un système de droit ayant fait ses preuves, comme celui qui est à ses frontières.
C'est l'impératif catégorique des gouvernants actuels de Tunisie s'ils veulent durer au pouvoir, marquer l'histoire contemporaine d'une empreinte indélébile et surtout servir cette patrie dont l'histoire nous enseigne que les malheurs ont souvent été le fait des siens que de ses ennemis. Il suffit de se rappeler la geste de Hannibal qui, comme on le sait désormais, n'a jamais été battu sauf par ses ennemis, de traîtres suffètes.

Plus que jamais, la Tunisie, a besoin de ses plus fidèles enfants, les vrais patriotes, afin d'incarner enfin l'exception qu'est est parfaitement, mais jsute encore en puissance.    

Publié sur Huff Post